ÉPISODE 16

...Je connais les trois enfants qui se sont approchés du chauffeur. Des histoires vraiment frappantes. Voulez-vous les entendre?...                                                Miguel, Mirella et Estefano   Cliquez sur les bulles pour écouter leur conversation… Cliquez sur la bulle « ...Et ma foi est dans la mise et la promesse. Dieu ne joue pas aux dées. C'est l'homme qui le fait dans ses choix et c'est ainsi qu'il crée la vie en tant que jeu dans lequel il est joueur et jeton. Vous pouvez lancer un dé, avancer sur des cases, imaginer des issues... Mais vous ne saurez jamais ce que ça fait de perdre un pied, un visage, ou son enfance... » 1 2 3 4 5 6 🎲 Lancer le dé Lancez le dé pour  

Read more »

ÉPISODE 14

Parfois déchiquetée par des crevasses de boue, la route après Morelia serpentait au flanc des collines qui se levaient comme des vagues d’herbe et de palmiers solitaires entourés de petits îlots d’arbustes, les cananguchales retenant et purifiant l’eau. Au loin, vers l’ouest, à droite du microbus, les montagnes se cachaient derrière un voile de brume qu’avait laissée la courte pluie. À l’est, des hérons traversaient le ciel qui reprenait son bleu éclatant. Les nuages se dissipaient. 

Read more »

EPISODE 12

Presque deux jours à Florencia. Ce séjour forcé arrivait à son terme et Villa Granate, située au cœur du Caquetá, entre jungle et llanos, m’attendait. Mais, poussé par la curiosité, et par le désir de démystifier l’histoire qui voulait m’envelopper, je voulais trouver des réponses, même si le temps pressait et j’avais réservé ma place dans un microbus qui partait à onze heures vers Curillo, où je devrais rester un autre jour avant de naviguer en aval le Rio ou le Fleuve Caquetá. 

Read more »

EPISODE 11

Le vent du ventilateur a frappé mon visage. J’ai ouvert lentement les paupières. La lampe allumée, la bougie avait été éteinte. Il faisait encore noir. Les meubles de la chambre avaient changé encore une fois leur emplacement et je naufrageais sur mon lit, dans un autre coin. Mes lèvres brûlées, un feu sauvage s'annonçait. J’ai soulevé le drap qui m’enveloppait et, en dessous, quelques plumes dansaient au tour de mon corps nu et endolori, avant de partir avec le courant d'air. 

Read more »

EPISODE 7

—Qui aurait dit qu’El Turco viendrait au Caquetá, si loin de chez lui, non pour voir une femme qui l’a vraiment aimé, mais pour chercher un fleuve imaginaire, m’a dit Magnolia en me fixant de ses yeux noisette frôlant la couleur verte de la mousse. 

Read more »

EPISODE 6

J’ai décidé de me mettre en route vers l’Université, située à moins de deux kilomètres de la gare. Il fallait juste suivre la Calle 21, après avoir contourné une partie du rondpoint où se trouvait la statue de la Déesse du Chairá, une femme indigène de cinq mètres en granit qui est suspendue dans le vide. Mais c’est plutôt sur la surface d’une lacune légendaire qu’elle émerge et s’érige pour agiter les eaux, selon la mythologie uitoto. Le soleil dorait ce corps féminin aux lignes droites et puissantes tandis que je continuais à marcher sur le même trottoir pour rejoindre la Transvesal 6, direction sud-est. Puis, je me suis apprêté à traverser le pont du ruisseau La Perdiz. Je me suis arrêté au milieu de ce sentier étroit réservé aux piétons, alors que des voitures et des scooters circulaient en densité sur la chaussée. J’ai mis mes mains sur la balustrade jaune et métallique et me suis penché pour contempler le courant d’eau couleur gris taupe. Il court au fond d’une pente abrupte, un fossé de quinze mètres de profondeur couvert de fougères, sous l’ombre des arbres qui entrecroisent leur branchage robuste et leur feuillage épais et qui se tiennent sur les deux rives. Une petite jungle au milieu de la ville. J’ai pensé aux mille définitions du mot manigua.

Read more »

EPISODE 5

Au lieu de prendre un taxi, j’ai décidé d’engager un motard pour me conduire à la gare. Il portait un maillot de foot mauve que j’ai commencé à remarquer sur d’autres gens à mesure que l’on augmentait la vitesse à travers les rues. Le jeune homme m’a expliqué que c’était l’uniforme de la Fiorentina, l’équipe de la ville, qui était en train de jouer la phase finale de la troisième division. Elle se plaçait en deuxième rang et avait encore la possibilité de se couronner championne. Le motard était confiant. Il parlait des joueurs tandis qu’il contournait les nids-de-poule et d’autres scooters. Il disait que la joie sera aussi grande comme celle du dernier 5 septembre : la victoire cinq à zéro de la Colombie sur l’Argentine à Buenos Aires.

Read more »